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Eléments pour l'introduction
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L'auteur :
- Voltaire (Jean Marie Arouet). Oeuvre variée : tragédies, oeuvres philosophiques. poétiques et les contes.
- « écrasons l'infâme"
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Le contexte (l'époque)
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Les Lumières, XVIII°
- Combat pour la tolérance, la justice...
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L'oeuvre
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Candide, publié en 1759
- Publié anonymememnt pour éviter la censure
- La forme de l’apologue permet d’éviter la censure et de plaire au lecteur avant de l’instruire par ses réflexions.
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Conte philosophique / Apologue
- Voltaire a écrit d'autres contes philo., comme Micromégas ou Zadig
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Situation du passage
- Après avoir été chassé du château de Thunder-ten-Tronck en Westphalie, et s'être trouvé au milieu de la guerre entre Abares et Bulgares, avoir subi une tempête terrible, Candide arrive avec son maitre Pangloss à Lisbonne pendant le terrible tremblement de terre de Lisbonne, (qui s’est réellement déroulé le 1er Novembre 1755). Il va se retrouver confronter à l'Inquisition, àla superstition, à l'obscurantisme et l'intolérance religieuse.
- Voltaire à été véritablement traumatisé par ce tremblement de terre qui détruisit Lisbonne en 1755 (voir Poème sur le désastre de Lisbonne en doc complémentaire)
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Problématique
- C'est l'examinateur qui vous la donnera
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Annonce des axes
- En fonction de la problématique que vous aura donné l'examinateur
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Problématiques possibles (et plan possible)
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en quoi l’ironie de ce passage sert-elle les objectifs dénonciateurs de Voltaire ?
- 1 utilisation de l’ironie dans le récit, / 2 condamnation de la superstition , l’intolérance et l’optimisme.
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Comment Voltaire dénonce-t-il le pouvoir ecclésiastique (religieux) ainsi que la superstition dans cet extrait ?
- 1. une argumentation efficace et plaisante/ 2. une critique voltairienne de l’Eglise
- problème 3
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Points de vue
- Point de vue du narrateur
- Point de vue de Candide
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polyphonie :[On entend à la fois la voix du narrateur et celle des « sages du pays ».]
- – « il était décidé par l’université de Coimbre que le spectacle de plusieurs personnes brûlées à petit feu, en grande cérémonie, est un secret infaillible pour empêcher la terre de trembler »
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Dénonciations
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Intolérance religieuse
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Ceux qui appartiennent à une autre confession
- les « deux Portugais qui en mangeant un poulet en avaient arraché le lard » sont donc considérés comme Juifs, et donc considérés comme des hérétiques.
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Ceux qui ne se plient pas totalement aux dogmes de l'église catholique
- le Biscayen a épousé la marraine de l'enfant dont il était le parrain : le baptême ayant créé une parenté spirituelle entre eux, c'est une sorte d'inceste
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le Biscayen a été « convaincu », c’est-à-dire qu’il ne l’a pas avoué de lui-même, qu’on lui a arraché cet aveu sans doute sous la torture
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Ceux qui osent remettre en cause les idées de l'église
- Pangloss a soutenu des idées contraires à la stricte foi chrétienne, et Candide l'a « écouté avec un air d'approbation ».
- montre l’obscurantisme de l’Eglise qui refuse de débattre
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tribunal de l’inquisition qui juge l’hérésie (opinion fausse en matière de foi condamnée par l’Eglise) sans aucun procès :
- « On avait en conséquence saisi ».
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L'injustice
- les Inquisiteurs décident de procéder à des exécutions capitales, puis on trouve des coupables. Normalement l'ordre est inverse. Aucun mot sur le procès qui n'a d'ailleurs peut-êter pas eu lieu
- les prétendus coupables ne sont pas jugés : à peine arrêtés, ils sont conduits au cachot où ils
restent « huit jours » avant d’être conduits au supplice. Ils ne sont que les boucs émissaires de l’intolérance religieuse.
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justice expéditive monreé par le rythme de la phrase (une seule trés longue)
- « ils marchèrent », « [ils] entendirent un sermon », « Candide fut fessé », le Biscayen et les deux hommes (…) furent brûlés, et Pangloss fut pendu ».
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L'irrationnel, les fausses croyances
- les « sages » considèrent le tremblement de terre comme un châtiment divin. Ils cherchent donc des pécheurs pour les sa-crifier afin d'apaiser la colère de Dieu. Aucune rationalité et aucun lien avec le christianisme : il s’agit de pure superstition et leur décision ne repose sur rien de logique.
- L'Optimisme de Leibniz
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Barbarie /cruauté
- Le fait d'être brûlé « à petit feu », en dehors de la valeur ironiquement culinaire de l'expression, fait ressortir l'horreur du supplice.
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Le pouvoir
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Auto-da-fé utilisé par l’Eglise pour calmer le peuple « que de donner au peuple », elle est montrée avant tout comme un pouvoir politique, et non spirituel qui utilise la superstition populaire
- ..."pour prévenir une ruine totale que de donner au peuple un bel auto-da-fé"
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L'ironie
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Des figures :
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Antithèse: « brûlées à petit feu en grande cérémonie »
- image de la torture minimisée par l’emploi de l’adjectif indéfini « quelques » et l’expression « à petit feu ».
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Antiphrases
- « sages » rien de moins sage que des personnes qui jugent par superstition.
- « des appartements d'une extrême fraîcheur, dans lesquels on n'était ja- mais incommodé du soleil » « les sages »
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formule restrictive
- «sages... n’avaient pas trouvé un moyen plus "efficace"
- oxymore : « un bel auto-da-fé »
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Hyperbole :
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"secret infaillible"
- démenti à la fin du paragraphe puisque « la terre tremble à nouveau »
- Euphémismes et periphrases : • « quelques personnes brûlées », réduit la portée des exécutions /« appartements d’une extrême fraîcheur » désignant la prison, les cachots.
- Parallélisme absurde : condamanation de Pangloss et Candide Pangloss et Candide « l’un pour avoir parlé, et l’autre pour avoir écouté ».
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Des expressions
- « les sages du pays » , qui se comportenet en réalité comme des idiots
- « belle musique en faux-bourdon »...qui n'est donc pas belle !
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Expressions pour qualifier l'autodafé :
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termes valorisants : « moyen plus efficace », « grande cérémonie »,« secret infaillible »
- Voltaire fait semblant d’admirer la décision de l'autodafé mais le lecteur n'est pas dupe, on sait qu'il ne le pense pas
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Décalages
- décalage entre la présentation de la cérémonie et la réalité
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l’auto-da-fé est présenté comme un spectacle : « un bel auto-da-fé » ;
- « le spectacle » suggère plaisir, gaieté...
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entre les chefs d’accusation et le châtiment
- deuxième paragraphe commence par une marque de relation logique « par conséquent » mais rien ne justifie ce lien de cause à effet puisqu' on décide d’abord de l’auto-da-fé donc du châtiment, et seulement ensuite on cherche des coupables. C’est l’inverse qui aurait été logique.
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fautes reprochées
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Semble sans lien avec le tremblement de terre et sans réelle gravité et pourtant elle provoque la pendaison de Pangloss et le bûcher ...
- « avoir épousé sa commère », avoir « arraché le lard » d’un poulet, « avoir parlé, avoir écouté"
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entre la description et la réalité
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Le cachot périphrase élogieuse mais qui ne trompe pas le lecteur
- « appartements d’une extrême fraîcheur, dans lesquels on n’était jamais incommodé du soleil ».
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la dernière phrase du paragraphe est un constat sans aucun commentaire, il provoque un effet de rupture : Voltaire montre - justement par l'absence de commentaire- montre l’inutilité de cette cérémonie.
- « Le même jour, la terre trembla de nouveau avec un fracas épouvantable »
- Absurdité et ridicule de la punition : "Candide est fessé en cadence"
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Le titre :
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l’auto-da-fé est présenté comme un moyen d’empêcher sans logique aucune les tremblements de terre
- Mais les deux propostions Autodafé/empêcher la terre de trembler n'ont en réalité aucun rapport logique
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« comment Candide fut fessé » ridiculise le héros éponyme
- l’image de Candide « fessé en cadence » accentue l’aspect burlesque* : un sujet sérieux est traité de façon basse, vulgaire.
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Le spectacle
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Autodafé présenté comme un spectacle/carnaval :
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Champ lexical du spectacle
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"spectacle"; "grande cérémonie"
- L'accent est mis sur l'acccent esthétique, visuel
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Musique
- « fessé en cadence, pendant qu’on chantait », « une belle musique en faux-bourdon »
- Couleurs, costumes...
- la cérémonie n’est décrite que par son apparence : aucune information sur ce que peuvent ressentir les condamnés !
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détails concernant les costumes … sans en donner la signification : « les flammes (…) droites » qui ornent le san-benito de Pangloss signifient qu’il est condamné à mort.
- : « mitres de papiers », « flammes renversées »,: « les flammes (…) droites » « diables qui n’avaient ni queues ni griffes »
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insistance sur l’aspect visuel, esthétique de la cérémonie et sur sa soi-disant harmonie :
- on marche « en procession », on écoute « un sermon très pathétique », « une belle musique en faux-bourdon »
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la manière dont les châtiments (punitions) sont exprimés les rend ridicules :
- Candide est « fessé en cadence », Pangloss est
pendu « quoique ce ne fut pas la coutume »
- Dimension parodique *
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Un raisonnement absurde
- L'université qui décide du moyen d'arrêter les tremblements de terre. Le verbe "décider" montre le raisonnement . On ne peut pas "décider" d'arrêtre un phénomène naturel ! Même aujourd'hui...
- il n'y a AUCUN rapport entre le remède (l'autodafé) et le mal...
- la phrase entre les deux paragraphes vient souligner cette absurdité, car c'est le jour même de l'auto-da-fé que la terre tremble de nouveau, et « avec un fracas épouvantable ».Donc totale inutilité des tortures infligées
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Convaincre et persuader
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Convaincre
- rappel d’un épisode réel (tremblement de terre de Lisbonne)
- un raisonnement logique dans sa structure (mais avec des arguments absurdes): connecteurs logiques marquant la progression « en conséquence », « huit jours après », « le même jour »(indications temporelles ).
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Persuader
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La forme de l'apologue
- Récit structuré : introduction (premier paragraphe)/ description des peines des condamnés (péripéties), / enfin une morale implicite « la terre trembla de nouveau ».
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construction des phrases
- En une seule longue phrase,Voltaire évoque la condamnation des cinq victimes, l' autodafé, l’emprisonnement et la préparation de l'exécution des sentences.
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Un conte ancré dans la réalité
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la réalité
- Lisbonne, université de Coïmbre (plus ancienne du Portugal, 1290, enseignement de la théologie), séisme terrible qui a fait plusieurs dizaines de milliers de morts.
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le conte :
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Rapidité des évènements : séisme, décision de l’autodafé /arrestation de cinq personnes (un Biscayen, deux Portugais, Pangloss et Candide), la prison, la cérémonie, et la nouvelle secousse.
- lecture plaisir car rapide et drôle mais en m^me temps donne l'impression d'une justice tres expéditive !
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Conclusion générale (Eléments)
- -Emploie de l’ironie comme une arme contre l’obscurantisme, l’intolérance religieuse. -L’ironie, implique une complicité avec le lecteur : il s’agit de décrypter les intentions de l’auteur sous le récit volontairement plaisant, comique parfois.
- passage représentatif des combats de Voltaire : l’intolérance sous toutes ses formes.
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Reprise des grandes idées (de chaque grande partie)
- argumentation structurée et efficace cherchant à convaincre le lecteur de l’attitude néfaste de l’Eglise.
- Utilisant un événement réel comme le tremblement de terre de Lisbonne, il construit un récit plaisant qui pose les idées des Lumières défendant la raison contre la superstition
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Réponse à la problématique (donc dépend de celle que vous aurez!)
- Voltaire utilise le tremblement de terre de Lisbonne pour mettre en scène son héros dans une situation absurde, créée par des théologiens avant tout soucieux de plaire à la superstition populaire en trouvant des boucs-émissaires faciles.
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Ouverture
- Mettre en lien avec une oeuvre, un autre texte du corpus, un film...
- L'extrait est donc construit sur de nombreux traits d’ironie qui permettent à Voltaire d'attirer l’attention du lecteur. Le décalage entre les mots et la réalité qu’ils représentent, provoque le sourire,mais sollicite la réflexion du lecteur et lui permettent de regarder le monde d'une façon critique .
- Ces dénoncations représente bien l'esprit des Lumières : dénoncer, au nom de la raison, ce qui est superstition, croyances irrationnelles, préjugés.
- Autodafé présenté comme un spectacle, une fête dont l’objet est la mise à mort : la religionse soucie peu de la vie humaine.
Voltaire montre ainsi l’arbitraire des décisions de l’Inquisition de même que leur injustice et leur cruauté.
- Intro rédigée